Piero Cipolat est un artiste peintre et sculpteur Italien qui prend le parti d’utiliser des matériaux divers pour trouver de nouvelles solutions techniques et artistiques.
Né le 16 août 1952 en République Démocratique du Congo, L’artiste séjourne en Italie de 1960 à 1978. Il fait ses études à Rome au Lycée artistique puis à l’Académie des Beaux-arts. Deux chocs émotionnels : La renaissance et l’impressionnisme. Découverte de la lumière et de la couleur. “Je devais avoir une dizaine d’année lorsque je suis arrivé à Venise où j’ai découvert ce musée à ciel ouvert. Les mêmes sensations se sont révélées à Rome. Dans le domaine de l’histoire de l’art tout commence avec des artistes comme Giotto, Masaccio puis, bien sûr, la renaissance avec Veronese, Michel Ange, Leonard de Vinci, Raphael, les impressionnistes qui m’ont permis de découvrir cette beauté de l’art avec un point d’orgue lors de ma rencontre avec une Arlésienne de Van Gogh.»
De retour en R.D.C de 1978 à 1985, il expose en Afrique et enseigne l’histoire de l’art à l’école Italienne de Kinshasa. Il rencontre et côtoie des artistes Zaïrois tels Cheri Samba, Mavinga et Tamba. Il découvre un langage différent proposé par l’art Africain à travers les tissus Showa des Kubas et leurs figures géométriques qu’il considère comme les précurseurs du cinétisme. Jusqu’alors peintre figuratif, il est à l’aube d’une nouvelle recherche vers l’abstraction.
Il s’installe à Paris en 1985 et s’oriente définitivement vers l’abstraction. Il s’intéresse aux différents mouvements que sont le « Constructivisme » avec Rodtchenko et Tatline, le « Suprématisme » avec Malevitch puis Kandinsky et Mondrian, le « Bauhaus », ainsi que « l’Art Minimal », « l’Art Concret » et enfin le « Mouvement Madi ». Cette démarche l’amène à réaliser des œuvres avec différents matériaux dans une remise en question et une recherche permanente.
Le triangle, le carré, le cercle, la ligne et la courbe sont sa palette pour créer un nouveau monde imaginaire, pour transformer l’espace et la couleur. Il travaille sur les notions de transparence, de lumière, de reflets et de distorsions pour altérer la perception et solliciter les sens. Il cherche à trouver un mouvement continu au-delà du visuel, pour déstabiliser la confrontation entre le regard et l’objet, entre le spectateur et l’œuvre et ainsi créer une interaction entre ces 2 pôles par l’utilisation de structures planes, concaves, convexes, de plans articulés mobiles ou amovibles…
De même pour les œuvres numérisées pour lesquelles il réalise d’abord une matrice peinte qu’il numérise puis déstructure. Il en étudie les formes, les couleurs, les distorsions et les possibles variations pour créer une nouvelle réalité.
La métamorphose s’opère par le mouvement du spectateur dans son changement de point de vue pour arriver à deux visions du monde, l’une objective et l’autre imaginaire. Cette confrontation est l’élément essentiel pour donner à l’objet une totale liberté et induire un nouveau regard.
Pour cet artiste il s’agit de créer, inventer des nouvelles formes, de nouvelles matières, de nouvelles techniques. Élargir cette grande palette de possibilités infinies pour animer la couleur et la matière afin de provoquer une nouvelle esthétique et une nouvelle manière de traiter le réel. On retrouvera cette démarche dans toutes ses œuvres qu’il s’agisse des sculptures, des plexis, des œuvres numérisées ou des œuvres sur toile travaillées avec matières.
L’Afrique l’a influencé, c’est certain ; il en va de même pour la culture occidentale. Il a décidé de prendre l’essentiel de cette culture africaine restée dans son cœur et de cette culture occidentale dont il a été imprégné pour des nouvelles expériences sur la forme et la couleur. Profondément Madiste, il prône un art libéré de ses carcans, ludique, inventif et toujours en devenir.
« Pour conclure, je serais peut-être le résultat d’un métissage entre l’art occidental et les arts premiers.”. Toutefois, il insiste sur le fait que « …comprendre et chercher à expliquer l’art, n’est pas une raison en soi et je pense qu’il ne faut pas toujours chercher à vouloir dévoiler ce rare mystère de la vie que l’art nous propose et nous laisse en héritage ».